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Le marché immobilier n’est pas épargné par la crise économique provoquée par la situation sanitaire actuelle. Depuis le deuxième confinement décrété fin octobre, les prix, qui s’étaient stabilisés, affichent désormais quelques baisses dans certaines régions de France. Une tendance durable après plusieurs décennies de hausses continues ?
Comme lors du premier confinement entre mars et mai, le marché de l’immobilier fonctionne au ralenti. Si, à la rentrée de septembre, les prix ont eu tendance à se stabiliser dans les dix plus grandes villes de l’Hexagone, certaines enregistrent une baisse ces derniers mois. En octobre, cette baisse a concerné Paris (-0,6%) mais aussi des villes comme Toulouse ou Bordeaux (-0,7%) d’après MeilleursAgents. À Lyon ou Nice, la baisse est moindre (-0,3%) mais elle met fin à une courbe ascendante folle enregistrée sur les années précédentes. L’effervescence immobilière, qui a conduit au triplement des prix en France en un quart de siècle et en particulier dans la capitale, s’est calmée. Les ménages préfèrent mettre en pause leurs projets immobiliers en ces temps incertains où le chômage et les faillites augmentent.
Le confinement a incité beaucoup de ménages à s’éloigner des centres-villes pour rechercher un bien où ils puissent télétravailler et jouir d’un espace extérieur (terrasse, jardin, etc.). Ces nouvelles aspirations viennent contrebalancer la tendance baissière visible dans les grandes villes. Toujours selon MeilleursAgents, une phase de repli reste néanmoins la plus probable sur le long terme en raison des difficultés économiques qui risquent de se prolonger.
Lors de la crise de 2008, les taux du crédit immobilier s’étaient envolés au point de dépasser les 5% en moyenne. Rien de comparable avec cette crise sanitaire, qui n’a pour l’heure pas provoqué de phénomène comparable. Au contraire, les taux du prêt immobilier demeurent à des niveaux très bas (1,21% en octobre d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA). En revanche, les conditions d’octroi se sont durcies depuis fin 2019 à la demande de Bercy et les organismes de prêt se montrent donc plus pointilleux pour évaluer la solvabilité des ménages. De quoi, là encore, réduire la demande – BFM Business rapporte le chiffre de 15% de refus pour les demandes de crédit immobilier – et contribuer à réduire le rythme des transactions. Ce qui favorise la négociation et donc le recul des prix.